Historiquement, Saint-Herblain s’est illustrée par sa tradition d’innovation en matière d’habitat.

Cinquante ans après l’expérience du Village Expo, l’opération de la Pâtissière constitue une formidable opportunité pour la ville de se positionner à nouveau comme territoire d’expérimentation urbaine et architecturale à l’aune des évolutions récentes : diversification des structures familiales, vieillissement de la population, révolution technologique, préoccupations environnementales, crise économique.

C’est aussi l’occasion pour la ville de renforcer son attractivité résidentielle et de faire valoir les qualités intrinsèques du site de la Pâtissière : la relation au grand paysage, la qualité de vie herblinoise ainsi que l’inscription de la commune dans la dynamique métropolitaine nantaise. C’est enfin, pour nous, l’occasion de s’interroger sur le logement individuel et d’envisager ses possibles évolutions.

La maison individuelle séduit une majorité de Français.

Celle-ci offre en effet des qualités de vie indéniables : intimité, personnalisation, indépendance, spatialité et espaces extérieurs. Si le modèle traditionnel du lotissement pavillonnaire a montré ses limites (consommation d’espace, prédominance de la voiture, caractère introverti de la structure viaire, habitations standardisées et peu évolutives), l’apparition du logement intermédiaire et les nombreuses expérimentations autour de formes groupées de maisons individuelles démontrent les possibilités de combiner les qualités de la maison individuelle à celles du logement collectif.

Plus petite cellule de l’environnement urbain, la maison apparaît ainsi comme un point de départ pertinent pour rechercher des solutions aux problèmes énergétiques, environnementaux, sociaux et économiques qui se posent à la ville contemporaine.  Sa juxtaposition, son articulation ou son imbrication permettent en effet d’élargir les réflexions, de l’unité individuelle au commun, du commun au voisinage, du voisinage au quartier puis à la ville. L’urbanisation du terrain de la Pâtissière suppose ainsi de traverser les échelles.

Il s’agit également de nous projeter et d’imaginer comment nous vivrons demain, dans 5, 10, 20 ou 30 ans et comment l’unité du logement, le voisinage et le quartier s’adapteront à ces évolutions. Plus qu’habiter, il s’agit ainsi de réfléchir à vivre, grandir, vieillir, se déplacer, travailler, se nourrir, etc.

Penser la pérennité

Une des notions clefs de la transformation de ce quartier repose dans le mot “durable”. La durabilité suppose que le quartier, le bâtiment, le logement puissent rester pertinents face à l’évolution des modes de vie tout en préservant leurs qualités spatiales et leurs caractéristiques spécifiques.

La première condition d’un projet urbain durable c’est qu’il soit situé. Il s’agit en effet de construire un morceau de ville établissant des relations spatiales, sociales, historiques, économiques et environnementales avec son contexte (le pavillonnaire alentour, le grand paysage et le centre-bourg de Saint-Herblain) et non pas une entité autonome, aussi performante soit-elle.

La notion de durabilité nous pose également la question de la performance énergétique, de la matérialité et des modes constructifs, de l’entretien et de l’usure liée à l’usage, mais aussi de l’évolution des usages eux-mêmes et de notre capacité à les anticiper.

Concevoir un projet durable, c’est donc concevoir un projet situé, mais également anticiper et permettre ce qui va advenir, accepter et prendre en compte les changements dus au temps.

Adapter l’habitat aux habitants

Les modes de vie changent. Nous voulons proposer un logement appropriable, flexible et évolutif capable de s’adapter aux instabilités de la vie, au sein d’un quartier et d’une ville en mouvement.

Des solutions existent. Il s’agira de les adapter afin de s’ancrer dans un territoire et dans une réalité spatiale, sociale, environnementale et économique, celle de Saint-Herblain, du quartier Bourg et plus particulièrement du terrain de la Pâtissière.

Pour cela, nous nous appuierons sur plusieurs outils permettant de spatialiser, concrétiser et rendre possible et faisable ce projet. Il s’agira ainsi de questionner et réinventer :

• -les formes et principes architecturaux et les modes constructifs
• -les montages opérationnels et le découpage foncier
• -le management de projet et l’implication des habitants dans leur logement