BAIGNADES URBAINES
BAIGNADES URBAINES
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PROGRAMME
Faire Paris 2022
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MAITRISE D'OUVRAGE
Pavillon de l’Arsenal
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MAITRISE D'OEUVRE
JAGG (mandataire,) Urban Water (hydrologie urbaine), Fini la siesta (graphiste)
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MISSION
Appel à idées
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LIEU
Métropole du Grand Paris
Guidée par le rapport du GIEC, l’étude « Paris face aux changements climatiques » publiée en 2021 indique +2° d’ici la fin du siècle et plus de 35 jours caniculaires (+ de 30°) par an à Paris (contre 14 en 2010). L’une des conséquences du changement climatique est d’amplifier la récurrence des pics de chaleur dans nos villes qui ne cessent de se densifier pour accueillir de nouveaux habitants.
20° c’est la température de l’eau en été soit -20° par rapport à la température de l’air en cette même période.
Dans ces circonstances, nous souhaitons imaginer de nouveaux lieux de répit pour traverser ces épisodes à travers le thème de la baignade en ville.
Nous émettons l’hypothèse que la multiplication des lieux de baignade peut participer à rendre agréables ces événements pénibles.
Où se trouvent les espaces qui peuvent potentiellement devenir des lieux de baignade ? Quelles sont les conditions pour autoriser la baignade en ville ? Quels sont les aménagements à inventer pour permettre aux Franciliens d’investir ces lieux ?
Nous pensons qu’offrir des espaces de baignade à des populations captives de la métropole est un enjeu crucial. Pour certains, la distance, l’accessibilité, le coût des transports sont autant de freins à la possibilité de trouver refuge en période de forte chaleur. Les files d’attente devant les piscines et les bases de loisirs durant les épisodes caniculaires attestent d’un réel besoin et d’un déficit de l’offre malgré tous les efforts qui sont réalisés. Aujourd’hui, la capitale se réconcilie avec son fleuve et ses canaux grâce à des aménagements sur les berges. L’accès à l’eau reste ponctuel, mais les ambitions politiques cherchent à multiplier les expériences.
Quant aux habitants, chaque été, ils bronzent en maillot de bain sur les pelouses des buttes Chaumont, plongent dans le canal Saint Martin et transforment la fontaine du Trocadéro en piscine. Ces usages « pirates » ont du sens, ils appellent à imaginer des lieux qui confortent ces pratiques.
La métropole parisienne dispose d’un réseau hydrographique riche. La Seine, ses canaux, ses bassins et ses lacs, voire ses infrastructures de distribution d’eau potable et non potable constituent un patrimoine remarquable à réinvestir ; une analyse fine de plusieurs sites de baignades potentielles sera le point de départ de notre étude.
Un atlas des baignades urbaines fera état des différents sites (existants, à potentiels, à transformer) recensés selon une grille d’analyse définie au préalable. Puis, un terrain d’expérimentation proposera une méthodologie pour y rendre la baignade possible.
Plusieurs ambitions seront développées à travers l’étude :
– Révéler l’eau en tant que ressource du territoire
L’eau, les eaux en ville doivent être valorisées en tant que ressource du territoire (écologique, sociale, citoyenne et participative). Réinventer le rapport à l’eau en ville en passant par la baignade, c’est révéler son incroyable potentiel d’urbanité.
– Accompagner l’évolution du regard sur la baignade en ville
Alors que plusieurs épreuves des JO 2024 auront lieu dans la Seine, la métropole s’est engagée à poursuivre la possibilité de se baigner dans le fleuve. En parallèle, des collectifs citoyens se mobilisent pour une réappropriation des cours d’eau et revendiquent le « droit à la baignade ». C’est la démocratisation de ces pratiques qui contribue à l’évolution du regard.
– Surveiller la qualité de l’eau
L’amélioration de la qualité de l’eau n’a pas pour but unique de permettre la baignade, mais bien de s’inscrire dans une démarche écologique globale (modernisation du système d’assainissement, système de filtration de l’eau naturellement par des plantes, etc.)
– Permettre une expérience inclusive
Ces potentiels lieux de baignade offrent aux Franciliens des aménités pour se rafraîchir, se rencontrer, prendre du plaisir. Ils posent la question du rapport au corps et de l’intimité dans l’espace public. Comment se déshabiller, se rincer, se baigner en toute sérénité en ville ? Nous étudierons les conditions nécessaires et des dispositifs d’aménagements inclusifs pour que cette expérience puisse être vécue par tous.